Pour certains, cette fête signifie une longue fin de semaine de congé. Pour d'autres, elle représente une overdose de chocolat! Pour quelques-uns, elle symbolise la mort de Jésus à la croix. Je pense qu'en tant que chrétiens, nous sommes tous familiers avec cette fête importante, mais je me demande si sa réelle signification est au coeur de notre célébration. Pour éclairer notre réflexion et nous encourager à chérir davantage notre Sauveur, notre grand libérateur, voici un historique de cette fête encore névralgique pour nous.
Passa'h dans l'Ancien Testament
Un événement marquant de l'Ancien Testament pour les juifs et pour le récit biblique de la grande histoire de la rédemption est l'Exode! Le peuple de Dieu qui vivait sous la servitude dans le pays des pyramides et des sphinx est sorti de façon miraculeuse de cette situation qui durait depuis près de 400 ans.
« L’Éternel reprit : J’ai vu la détresse de mon peuple en Égypte et j’ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs. Oui, je sais ce qu’il souffre. C’est pourquoi je suis descendu pour le délivrer des Égyptiens, pour le faire sortir d’Égypte et le conduire vers un bon et vaste pays, un pays ruisselant de lait et de miel. » Exode 3.7-8a
YHWH a délivré son peuple. Il est lui-même descendu pour le faire sortir d'Égypte. Pour le libérer, le sauver et éventuellement le conduire vers un bon pays. Cet acte orchestré par la providence et l'amour de Dieu n'est pas anodin! La sortie d'Égypte est percutante, car elle représente l'essence même de la grâce divine. Le Dieu Créateur, celui qui vit éternellement, a choisi de porter attention à son peuple, il a entendu sa détresse et il est intervenu « avec puissance, en semant la terreur » (Deut. 4.34)!
La première Pâque (Pessa'h) qui signifie « passer par-dessus » décrit dans le livre de l'Exode a lieu juste avant la dixième plaie d'Égypte, celle de la mort des premiers-nés. Elle est décrite dans Exode 12, lorsque Dieu ordonne aux israélites de sacrifier un agneau, d'en badigeonner le sang sur les linteaux de leurs portes et de manger la viande rôtie avec des pains sans levain et des herbes amères. Cette nuit-là, l'ange de la mort passe au-dessus des maisons marquées par le sang, épargnant ainsi les premiers-nés des israélites, tandis que les premiers-nés égyptiens sont frappés.
Suite à cet événement marquant, Dieu instaure deux fêtes annuelles pour que le peuple se souvienne de cette grande libération : celle de la Pâque (Pessa'h) qui était immédiatement suivie de la fête des pains sans levain pour commémorer leur départ hâtif hors de l'Égypte. Leur rituel est très intéressant (que l'on peut lire en Exode 12)! Ils devaient en quelque sorte reproduire les événements de l'Exode en sacrifiant un agneau sans défaut, le 14e jour du mois, appliquer son sang sur les montants et le linteau des portes des maisons, manger le repas composé de l'agneau, de pain sans levain et d'herbes amères, en hâte en étant prêts à partir (ceinture aux reins, sandales aux pieds et bâton en main). Aussi, Moïse avait ordonné aux israélites d’enseigner aux enfants la signification de cette délivrance (Exode 12.24-27).
Dans le Nouveau Testament
Au coeur de leurs traditions annuelles, la Pâque était un événement central de l'année pour les juifs principalement à Jérusalem où les gens venaient accomplir le rite des sacrifices au temple. Un brouhaha est perceptible lorsqu'on lit le récit des Évangiles. Les foules sont nombreuses, les gens sont excités. Imaginez la quantité d'animaux requis, les espaces de logement nécessaires et le volume de nourriture essentiel pour tous ceux qui quittaient leur village pour commémorer au temple. La Pessa'h est toujours célébrée par le peuple juif de nos jours, mais les sacrifices ont cessé lors de la destruction du temple en 70.
La veille de sa mort, lorsque Jésus célèbre la Pâque avec ses disciples, il instaure un nouveau rituel : la sainte cène. À l'aube de sa souffrance extrême, Jésus tend la main en donnant le pain et le vin. « Faites ceci en mémoire de moi. » (Luc 22.19) Avant même que le sacrifice ultime de sa personne et de son corps n'ait été donné au monde, les disciples qui ne comprenaient que partiellement, ont pris les éléments pour se souvenir.
À l'image de ce que les israélites ont fait juste avant de quitter l'Égypte en sacrifiant un agneau, le Dieu Créateur est venu en se sacrifiant lui-même en victime innocente pour racheter ses enfants durant la Pâque juive (Jean 13.1). Le sang sur les linteaux en Égypte signifiait que les occupants de ces maisons devaient être épargnés. Non parce qu'ils le méritaient ou qu'ils en étaient dignes, mais simplement parce que Dieu les avait choisis pour être ses enfants (Deutéronome 7.6-7).
Jésus s'est incarné en tant qu'homme et il a vécu parmi nous. Et au temps marqué par le Père, lorsque Christ a donné sa vie sur la croix, il l'a fait pour déverser tout son amour pour nous en prenant sur lui tout ce qui nous empêchait d'accéder à la présence de Dieu. En acceptant le plan du Père et de mourir sur l'infâme bois, Jésus porta nos fardeaux pour nous en libérer.
« Car nous avons un agneau pascal qui a été sacrifié pour nous, Christ lui-même. » 1 Corinthiens 5:7
En Exode, le peuple est libéré de l'esclavage en Égypte; en Christ, nous sommes libérés de l'esclavage du péché. Et dans les deux cas, notre âme ne peut faire autrement que se remémorer nos chaînes avant notre grande libération!
Nous aujourd'hui
Un an après la sortie de l'Égypte, les juifs se souviennent de sa délivrance miraculeuse en célébrant la Pâque.
« Aie soin de célébrer la Pâque en l’honneur de l’Éternel ton Dieu au cours du mois des épis ; car c’est au cours d’une nuit de ce mois-là que l’Éternel votre Dieu vous a fait sortir d’Égypte. » Deutéronome 16.1
C'est ça, Pâques! Se souvenir de notre état d'esclave et adorer le grand libérateur. Se rappeler d'où l'on vient et l'acte de grâce accompli pour nous mérite mieux qu'une simple pensée un dimanche d'avril. Commémorer est un acte concret, intentionnel et actif. « Faites ceci en mémoire de moi. » Célébrer Pâques, c'est regarder en face l'oeuvre de la croix, en être bouleversé et vouloir suivre ce Sauveur incomparable.
Durant ce temps de Pâques qui approche, prenez un temps pour vous rappeler votre état de pécheur avant votre vie unie à Christ. Mangez un repas en famille, comme les israélites, et discutez de ces moments où vous étiez enchaînés. Partagez les actes incroyables de Dieu dans votre vie passée et présente. Ensemble, adorez l'agneau immolé, en souvenir de cette grâce imméritée.
JE VOUS INVITE À PLANIFIER UNE HEURE SPÉCIALE AVEC JÉSUS DURANT LE TEMPS DE PÂQUES QUI APPROCHE.
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