Un article sur la mortification du péché
Depuis les dernières années, un grand vent de fraîcheur sur la grâce de notre Seigneur souffle avec force dans notre milieu chrétien au Québec. En tout cas, dans les Églises que j'ai visitées dans les 15 dernières années, ce sujet est prêché comme il se doit. Nous devons absolument l'entendre, se le répéter, car quelques générations avant nous n'ont pas eu droit à ce message libérateur, doux et nécessaire lorsque nous décidons de suivre Jésus. Les chrétiens n'ont pas à faire d'innombrables oeuvres pour atteindre l'amour de Dieu. Ce Dieu, ce Père aimant, nous offre le pardon, sans rien en retour. L'effacement de nos péchés est tout à fait gratuit.
Sauf que parfois, nous oublions que ce don qui est gratuit pour nous est loin de l'être pour Jésus. Nos péchés l'ont cloué à la croix. Chacun de mes mignons manquements a crucifié le Fils de Dieu. Mon orgueil si bien entretenu, ma paresse qui n'est pas si grave, mon amertume qui grandit, les idoles que j'aime souvent plus que Dieu me séparent du Père. Oui, ils ont été pardonnés. Pour toujours ils sont effacés. Mais pourquoi continuer d'entretenir ces vices? S'ils ont coûté la vie de notre Sauveur, notre frère, pourquoi continuer de les faire jour après jour, sans tenter de les éliminer de notre vie?
Si vous négligez la mortification, la grâce sera mise en veilleuse et, inversement, vos convoitises deviendront envahissantes. John Owen
Je crois que c'est l'une des raisons principales pourquoi nous sommes si malheureux en tant que chrétiens. Nous laissons le péché prendre le dessus, sans que l'on s'en rende compte. Parfois même, nous aimons notre péché plus que Dieu alors que nous devrions l'avoir en horreur! Nous tentons de vivre mariés avec le péché et la grâce de Dieu. Mais si nous vivons réellement dans la grâce, n'est-ce pas ignoble de continuer de pécher ou du moins de ne pas tout faire pour le tuer? Lorsque nos mauvais choix ne sont pas graves pour nous parce que nous vivons dans la grâce, nous sommes indignes, mes soeurs, mes frères, de porter le titre de croyants. Honte à moi de vivre ainsi en affichant l'étiquette « pardonné » pour chaque faute commise.
Suis-je trop dure dans mes propos? Je suis vraiment navrée, si mes paroles blessent certains coeurs. Je prie qu'au contraire, mes mots réveillent en nous un ardent désir de travailler sur ce qui nous éloigne impérativement de Dieu. Car même si nous sommes pardonnés, le choix de rester dans notre péché nous sépare de notre Père. Notre lutte avec le péché ne sera pas gagnée tant que nous vivrons sur cette terre, mais le Seigneur nous invite à nous approcher de lui et à le laisser transformer nos coeurs au quotidien.
Est-ce que vous faites de ce combat votre activité quotidienne? Il vous faut constamment être attelés à cette tâche pendant le temps de votre vie ici-bas. Ne vous accordez même pas un jour de repos. Il faut que vous soyez continuellement occupé à tuer le péché, sinon c'est lui qui vous tuera. John Owen
Comment s'y prendre pour combattre le péché en nous
John Owen qui a écrit le bouleversant livre La mortification du péché, explique avec raison que nous ne pouvons pas par nous-mêmes tenter de tuer le mal en nous. Si nous le faisions, nous n'aurions plus besoin de Jésus et de sa grâce. C'est lui qui doit faire le travail en nous. Par conséquent, il est essentiel que nous priions fortement pour que l'Esprit transforme notre coeur, dirige nos pensées vers la guérison et qu'il conduise chacune de nos décisions.
Nous ne pouvons y arriver seuls! Par contre, nous devons prier! Nous devons être fidèles à faire un travail d'introspection qui est important pour déceler les péchés que nous faisons et ceux que nous devons pardonner qui nous entraînent souvent à pécher nous-mêmes. Le problème que plusieurs chrétiens expérimentent est qu'ils manquent de joie, de motivation dans leur vie spirituelle car qu'ils ne prennent pas le temps d'aller au pied de Jésus et de chercher les choses qu'ils doivent changer. Après la conversion et les changements souvent radicaux qu'ils ont d'abord expérimentés, ils restent comme ils sont. Nous gardons nos péchés tout près de nous, car ils nous réconfortent. Nous les chérissons, car le monde nous dit que nous devons faire ce qui nous plaît. Mais la vraie liberté est celle qui nous permet de choisir de faire ce qui est bien, pas seulement de faire le bien pour nous-mêmes, mais le bien que Dieu veut que l'on fasse.
Prenons par exemple, le péché de gourmandise. Ah! Cette charmante habitude qui est résidente dans la plupart de nos foyers est très répandue dans notre société! Avec raison, la nourriture est de plus en plus exquise et variée! De ce péché en découlent plusieurs autres, notamment l'orgueil de bien recevoir, de bien paraitre, etc. Mais j'aimerais discuter seulement de l'acte en lui-même de trop manger. Pourquoi le faisons-nous? Chacun aura une réponse différente, mais la plupart d'entre-nous n'avons même pas réaliser que trop manger est un péché. (Je ne parle pas ici de manger un gâteau de chocolat lors d'une fête, de manger davantage de pâtes au restaurant pour souligner un événement. Je parle plutôt de manger un surplus de nourriture dans notre quotidien, alors que notre corps n'en a pas besoin.) Sans vraiment le réaliser, nous disons à Dieu que la nourriture est plus importante que lui.
Par exemple, nous pourrions manger des croustilles le soir parce qu'on se sent seul. Mais en le faisant, nous ignorons et rejetons Dieu qui souhaite être notre ami et notre appui. Nous pourrions manger ces mêmes chips parce qu'elles sont si bonnes! Et il n'y a rien de mal à en manger un bol! Mais manger la moitié d'un sac est exagéré la plupart du temps. Nous centrons nos pensées sur ces merveilleuses croustilles et perdons de vu que Dieu est le seul qui peut nous éblouir par sa beauté. Cette petite gourmandise si sublime peut aussi entrer dans notre bouche avec joie lorsque nous sommes entre amis. Certains mangent plus en groupe. La festivité les envahit au point qu'ils perdent le contrôle. D'autres personnes mangent trop durant des moments de stress, ou par paresse (ils mangent au lieu de faire leur travail, par exemple), ou lors d'émotions trop fortes, ils tentent d'oublier leur situation en mangeant. Les raisons sont variées et peuvent être justifiées, mais elles démontrent quelque chose de caché. Le péché de trop manger dévoile un manque de confiance envers Dieu.
Chaque fois que nous réalisons qu'un péché a pris place dans notre coeur, il faut d'abord le reconnaître et le présenter à Dieu. Il est important de réaliser que la gourmandise, l'impatience, la colère, le vole, la médisance, la convoitise, nous sépare de Dieu et de son plan pour nous. Lui demander pardon est la première chose à faire, mais aussi nous devons reconnaître que nous ne pouvons arriver à ne plus commettre ce péché seul. Nous avons absolument besoin de lui. C'est vraiment la clé et ce que je souhaite que vous reteniez en lisant cet article.
Avec Jésus, en ouvrant notre Bible, en priant, en consultant des hommes et des femmes sages, entourés de la grâce surnaturelle de Dieu, nous devons changer! Nous devons démontrer l'amour de Jésus autour de nous pour qu'ils voient qui nous sommes : des frères et soeurs de Jésus à son image! En route vers la perfection de Christ.
Si nous négligeons la mortification, notre coeur sera alors comme le champ du paresseux : il sera rempli de ronces et d'épines, et nous aurons du mal à y trouver le moindre épi de bon blé. Si un chrétien néglige son coeur, il aura du mal à trouver en lui-même un peu de foi, d'amour ou de zèle quand il en aura besoin. Et s'il y parvient, ces grâces seront tellement affaiblies et mêlées aux convoitises qu'elles lui seront de peu d'utilité. Elles seront là, peut-être, mais quasiment réduites à rien. John Owen.
Pour en savoir davantage, je vous conseille fortement de lire La mortification du péché, par John Owen. Ce livre est excellent, facile à lire et extrêmement percutant.
Si vous souhaitez aussi faire une étude pour changer et ressembler davantage à Christ, voici mon plus récent livre qui porte sur l'Évangile de Marc dont l'un des thèmes est la transformation que l'Évangile apporte dans notre coeur.
Une prière pour terminer :
Dieu de miséricorde,
nous confessons que nous avons péché contre toi,
en pensée, en parole et en acte,
par ce que nous avons fait
et ce que nous avons omis de faire.
Nous ne t’avons pas aimé de tout notre cœur,
nous n’avons pas aimé notre prochain comme nous-mêmes.
Nous regrettons sincèrement ces fautes,
humblement nous nous en repentons.
Pour l’amour de ton Fils Jésus-Christ,
prends pitié de nous et pardonne-nous;
alors ta volonté fera notre joie
et nous pourrons marcher sur tes chemins
pour la gloire de ton Nom. Amen.
Livre des prières communes
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