Je ne voulais pas partir.
Les vacances cette année sont arrivées beaucoup trop vite. J’avais hâte, mais j’aspirais à un salon, un divan, un livre. Je n’avais aucune envie d’organiser des valises, des lits de camp, des articles de cuisine, une tente, des trucs pour déguster des smoores sans gluten autour du feu de camp. Mon corps n’en pouvait plus. Mon âme était fatiguée. Ma patience épuisée.
Nous sommes arrivés au terrain parfait. Pleins d’arbres, d’ombre et de lumière. La forêt s’étendait derrière nous et les voisins riaient au loin. Les minuscules salamandres se promenaient sans se douter de leur terrible destinée.
La tranquillité du moment contredisait l’état de mon coeur. L’état de mon âme. Bien que j’appréciais la vue et le spectacle de la création, je ne pouvais en saisir l’essence complètement.
Le feu de camp, la vitalité de l’eau de la piscine au chlore, le rire des enfants, la toilette sombre, mais remplie d’amis à huit pattes, le fort café du matin et les guimauves ont doucement pénétré la fatigue de mon coeur. Je découvrais comme par magie, une étincelle après l’autre, l’amour du Maître.
Durant l’une de mes lectures éclairées par une lampe de poche, abritée sous la tente un soir d’humidité, j’ai lâché prise sur mon découragement et j’ai embrassé son amour comme jamais auparavant.
Mon histoire n’en ait pas une de perfection, de beauté instagram, d’harmonie hypocrite ou des débats pharisiens. Ma vie est remplie d’imperfection, de dégâts ingrats, de chicanes vraies et de réconciliations durables. Mais la puissance de l’amour de Dieu dégage la grâce, la paix et la sérénité d’esprit. Ceux que j’avais oubliés. Je les ai récupérés depuis cette semaine-là.
Maintenant, sur mon divan, accompagné de notre senteux de chien, je m’imagine la tête levée dans les nuages de l’amour. Je me revois au terrain de camping numéro 53, regardant le soleil brillant et déclarant à Dieu, une fois de plus, « je t’aime ». Et Lui de me répondre, par un rayon intense, « je t’aime plus, telle que tu es, sans perfection, sans faux apparat ».
Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids d’un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos. Matthieu 11.28
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